Les obsèques d’Alain Bertoncello ont été célébrées ce samedi dans son village de Montagny-les-Lanches, en Haute-Savoie. Ce militaire français du commando Hubert, âgé de 28 ans, a été tué au Burkina Faso vendredi dernier, lors d’une opération qui a permis de libérer quatre otages retenus aux mains d’un groupe djihadiste.
Fils des deux enseignants, Danielle et Jean-Luc, le jeune homme avait vécu 18 ans à Montagny-les-Lanches, 720 habitants. Un village montagnard où l'église, l'école et la mairie sont sur la même place et où les vaches laitières qui en constituent la principale ressource broutent jusque devant les maisons.
Le cercueil d’Alain Bertoncello a rejoint l’église du village à 9 heures, salué par une haie d’honneur de cinquante drapeaux, et de dizaines de marins et de parachutistes en béret rouge. Une trentaine de nageurs de combat du commando Hubert, en béret vert et le visage masqué pour préserver leur anonymat, ont été applaudis à leur entrée dans l’église.
Une foule d’anonymes s’est rassemblée sur le parvis de la petite église/AFPL’office religieux a été célébré à partir de 10h30 par l’aumônier du commando Hubert, devant les 200 personnes qui avaient pu prendre place sur les bancs de la petite église néogothique. La cérémonie était retransmise par haut-parleur pour les centaines de personnes rassemblées à l’extérieur, devant le parvis.
« Il avait le sens de la famille et des autres »
Un registre de condoléances était ouvert et des photos d’Alain Bertoncello affichées sur un panneau métallique. Sous un ciel plombé, deux hélicoptères ont survolé lentement le village, tandis qu’était diffusée la chanson de Maurane « Sur un prélude de Bach ».
Durant la cérémonie, où sa tante jouait de l’harmonium et sa sœur Aude de la flûte traversière, les hommages ont décrit un jeune homme remarquable, au-delà de l’émotion de circonstance.
Un de ses sœurs a souligné son « sens de la famille et des autres, qui pour (lui) a pris une autre dimension, donner (sa) vie pour en sauver d’autres ». Sa compagne Lea a indiqué qu’il avait fait d’elle « la femme la plus heureuse du monde ».
Son ami Maxime Chatelain a rappelé comment il avait « son destin tout tracé » dans l’armée, lui qui « était à l’aise sur terre, dans l’eau, dans les airs » et… maîtrisait « même le feu, quand il allumait le barbecue ». « Mais j’ai toujours été impressionné par ton humilité […] Je suis tellement fier de toi », a-t-il ajouté en sanglotant.
« On peut tous être fiers de notre Alain »
Un de ses compagnons du commando Hubert a évoqué « les immenses qualités humaines » de « Bébert », « irréprochable dans tous les domaines », « soucieux du détail » et devenu une sorte de « concierge » du bâtiment des militaires, dans lequel il effectuait de multiples réparations.
« Il avait le don de savoir détendre l’atmosphère en racontant des blagues que seul lui pouvait comprendre », a-t-il souri. Mais c’était aussi « un véritable guerrier, un lion aux capacités physiques remarquables », « qui était en tête pour sauver les otages ».
Moment d’émotion à Montagny-Les-Lanches quand le cercueil d’Alain Bertoncello quitte l’église sous les applaudissements de la foule pic.twitter.com/f6BOkBUCQe
— CNEWS (@CNEWS) 18 mai 2019
« Un homme "entier", a résumé l’aumônier intérimaire du commando Hubert, le père Ollivier Guillou. « Gardez la tête haute ! On peut tous être fiers de notre Alain », a lancé la maire Monique Pimonow.
Le cercueil est ressorti vers midi, porté par six « bérets verts » au visage masqué. Alain Bertoncello devait être incinéré ensuite dans l'intimité familiale.
« Des soldats hors normes »
Les obsèques de son camarade Cédric de Pierrepont, tué lors de la même opération, avaient été célébrées mercredi à Larmor-Plage, près de Lorient (Morbihan), en présence d’environ 500 personnes.
Mardi, la France a rendu un hommage national à ses deux soldats des forces spéciales, lors d’une cérémonie dans la cour des Invalides, en présence des familles des deux militaires et de leurs compagnes.
« Ces officiers mariniers étaient des soldats hors normes comme peu d’armées dans le monde ont la chance d’en compter », a déclaré notamment le président Emmanuel Macron, lors d’une allocution très solennelle.
Les deux hommes sont tombés lors d’une mission à haut risque pour libérer deux touristes français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, qui avaient été pris en otages au Bénin et étaient sur le point d’être transférés à un groupe djihadiste au Mali. Les militaires français ont pu libérer deux autres otages, une Américaine et une Sud-coréenne.
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2019-05-18 10:16:00Z
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