Carcassonne. La petite veste en lin - ladepeche.fr

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Cette année-là, aux soldes, j’avais vu une petite veste en lin, blanche. Une merveille ! Vous me direz, le lin, c’est joli mais "ça froisse". C’est vrai mais "ça froisse" noblement. C’est comme le Roquefort, le Roquefort, c’est moisi mais ce sont des moisissures nobles.

La petite veste m’allait comme un gant. Vous me direz que pour une veste c’est un peu bizarre et qu’on ne pourrait pas affirmer de gants qu’ils vont comme des chaussettes ; mais les expressions françaises sont comme ça.

L’inconvénient de la petite veste c’est qu’elle était chère et pas du tout soldée. Comme c’était une petite taille (36) et que c’est ce qu’il me faut, j’avais dit : "On se reverra l’année prochaine". L’année suivante la petite veste était bien au rendez-vous. Toujours pas soldée. J’avais essayé de dire à la vendeuse : "C’est difficile à vendre ces petites tailles". Elle m’avait répondu : "Oui madame mais j’ai quelqu’un dessus", ce qui n’avait fait que m’énerver un peu plus. À la fin des soldes la veste n’était plus là. Je pensais la romance terminée mais la vendeuse m’avait dit : "Non, on ne l’a pas vendue, on l’a remise en réserve ; l’année prochaine peut-être…" Cette année, pas de petite veste. La vendeuse est partie. Sa remplaçante m’a dit : "Une petite veste en lin blanche ça ne me dit rien mais je vais demander à la patronne". Elle est revenue : "On n’a jamais eu cet article. Vous devez vous tromper de magasin. De toute façon, vous savez, le lin, c’est joli mais "ça froisse". C’est vrai, c’est comme le Roquefort…